10 poneys de Grand Prix Français qui avaient ce « truc en plus »

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Années après années, dans les trois disciplines olympiques, nombre de poneys défilent à haut niveau : certains tournent depuis, semble-t-il, la nuit des temps, d’autres foulent les grandes pistes pour la première fois, d’autres, enfin, sont à l’aube de leur retraite bien méritée. Pourtant, certains de ces poneys nous marquent à jamais, et leur trace dans l’histoire n’est pas toujours proportionnelle au nombre de sans-faute ou de victoires qu’ils ont à leur actif. On a sélectionné dix poneys qui ont, selon nous, marqué l’histoire de notre sport pas forcément par des médailles mais par des histoires singulières, tragiques ou étonnantes.

Disclaimer : c’est une liste non exhaustive et chacun est libre d’avoir été marqué d’avantage pas tel ou tel poney. Les noms qui vont suivre ne valent pas forcément plus que ceux que vous avez personnellement retenus simplement parce qu’ils sont dans cet article !

1. Quibel des Étisses (Quidam de Revel x Belle du Pont)

On l’a adorée, admirée, et on aurait aimé que cette histoire ne se finisse pas si tragiquement. Sous la selle de Sara Brionne, la bondissante ponette grise nous a laissé d’elle la plus belle des images : à la remise des prix sur le grand parquet, joyeuse et expressive (voir photo). Malheureusement, peu de temps après sa victoire en équipe de France à la coupe des Nations au BIP en avril 2017, la ponette succombera à des fièvres sévères dues à une pathologie nommée « pleuro-pleurésie », soit l’inflammation de la plèvre (membrane qui tapisse les poumons et l’intérieur de la cage thoracique).

Quibel des Étisses et Sara Brionne ©️Equestrian News/Marie Oriol
Quibel des Étisses et Sara Brionne ©️Equestrian News/Marie Oriol

2. Domenik (Der Harlekin B x Mélodie)

Ou « cochonnou » comme sa cavalière, Manon Desjardins, aimait l’appeler. Vous avez sûrement déjà vu ce poney crème au style particulier, qui a remporté à 8 ans seulement les Championnats de France As Poney Élite Dressage en 2016, avant de partir pour Aarhus Vilhelmsborg (DEN) pour les Championnats d’Europe sous les couleurs françaises ! Il passera ensuite sous la selle de la cadette de la fratrie, Marine.

Domenik & Manon Desjardins
©️Equestrian News/Marion Poisson
Domenik & Marine Desjardins
©️Equestrian News/Clémence Chapelle

3. Mon Nantano de Florys (Nantano x Ira Glove de Florys)

Une histoire pour le peu particulière pour ce poney qui a été si marquant : dès son plus jeune âge, ce poney s’est illustré à haut niveau. Débuté sur les épreuves jeunes poneys CSO et Dressage par Leslie Guihard, il sortira même en Grand Prix Dressage avant de rejoindre à 7 ans Chloé Deschamps. L’année d’après, à 8 ans seulement, il sera sacré vice-Champion d’Europe CCE à Avenches (SUI) après une saison remplie de victoires en Tournée des As. 3 ans plus tard, c’est Luce Bentejac que l’étalon emmènera au sommet de l’Europe avec deux médailles d’or (une individuelle et une par équipe) à Jaszkowo (POL). Mais la singularité de ce poney est la conséquence d’un autre chapitre de son histoire : entre les deux premières échéances européennes auxquelles il a participé se sont écoulées trois années. Ce délai est en partie expliqué par « La scandaleuse affaire de l’injection de Mon Nantano de Florys », comme le titre l’Élevage de Florys sur son site internet. Le poney aurait été injecté d’un produit (qui restera inconnu) sur la Tournée des As de Périgeux en 2008, qu’il a tout de même remportée. Cette injection criminelle lui causa la perte de 70% de sa vision et il sera déclaré « infertile » par la suite. Puis, en 2009, la semence de l’étalon s’est finalement révélée congelable, un miracle ! Malgré tout cela, Mon Nantano a continué à tourner au plus haut niveau en Italie puis de retour en France jusqu’à ses 17 ans. Quelle histoire pour ce poney bourré de talent qui a fait rêver pas moins de sept cavaliers.

Mon Nantano de Florys et Justine Kraft ©️Equestrian News/Marion Poisson
Mon Nantano de Florys et Victoire de Muizon ©️Equestrian News/Marion Poisson

4. Tricky Choice du Péna (Quick Star x Kiliana Aluinn)

Le magnifique Tricky Choice, débuté en internationaux par Manon Ravenel puis récupéré par Rose de Balanda pour aller tourner sur les plus beaux terrains en Coupes de Nations (Fontainebleau, Opglabbeek, Hagen), nous a tous marqué par sa robe, pour le peu unique. Les images le montrent mieux que ne le décriraient des mots, mais le couple Tricky/de Balanda avait ce petit truc en plus qui le rendait si marquant. Tricky Choice a rallié par la suite l’équipe Danoise en rejoignant Frederik Fensholt, assurément une grande perte pour l’équipe de France.

Tricky Choice du Péna et Rose de Balanda ©️Equestrian News/Marie Oriol
Tricky Choice du Péna et Rose de Balanda ©️Equestrian News/Marie Oriol

5. Diana (FS Don’t Worry x Dorina)

Encore une fois, c’est la fin tragique de l’histoire de cette ponette qui a marqué les esprits. Après avoir brillé des années sous la selle de Clarissa Stickland (deux championnats d’Europe notamment), la ponette a rejoint en 2015 Arthur Barthel. Avec Arthur là encore, Diana a su répondre présente dans les différents CDIP et CDIOP et s’est imposée comme pilier de l’équipe de France jusqu’à participer à nouveau aux CH-EU de Malmö en 2015. Début septembre 2015, la ponette a vraisemblablement succombé à de grosses fièvres, rendant impossible ce qui aurait pu être une nouvelle saison sous le blason français pour Arthur et elle.

6. Kisaute Ho d’Othon (Daffydd de l’Arche x Baltique II)

Vous en avez forcément entendu parler ! Ce poney né chez Marie-Edwige Deschamps et doté d’un charisme dingue est sur le circuit complet depuis 2005, soit quand il a commencé ses premières D2 (ancienne Poney Élite) avec Camille Mikaeloff. Il évoluera avec cette dernière jusqu’en 2008, année de son premier international à Moulins-Coulandon avec Jessica Delneuf. Il rejoindra ensuite la française Carla Lefaure après un bref passage chez Camille Prudhomme pour trois années consécutives soldées chacune par une participation aux championnats d’Europe. Malheureusement, cette cavalière avec qui Kisaute s’est illustré et a acquis sa popularité a été victime d’un accident fatal en 2018. Là encore une histoire tragique qui a profondément marqué les esprits. Kisaute Ho continuera sa carrière avec un certain Victor Levecque, Ariane de Muizon, Tom Vieillemard et plus récemment Olivia Lottefier.

Kisaute Ho d’Othon et Ariane de Muizon ©️Equestrian News/Marion Poisson
Kisaute Ho d’Othon et Olivia Lottefier ©️Equestrian News/Marion Poisson

7. Pallas des Chouans (Oscar des Chouans x Tiana des Chouans)

Petit boulet de canon en plus d’avoir un style inimitable et une robe éclatante, Pallas des Chouans est définitivement un poney qui a marqué les esprits ! Ce poney taille C s’est illustré au milieu des « plus grands » à de maintes reprises. Sous la selle d’Alice Calette, il s’est notamment classé 7ème du CSIP du BIP en 2016. Si on remonte jusqu’en 2012, on retrouve Pallas et Alice à la 5ème place du Championnat de France Ponam C Élite, derrière une certaine Sauterelle du Pech (associée à Romane Vernhes) qui aurait elle aussi mérité sa place dans cet article. Comme quoi, ces petits poneys au grand cœur ont su s’imposer dans les plus grosses épreuves.

Pallas des Chouans et Alice Calette ©️Equestrian News/Marion Poisson
Pallas des Chouans et Alice Calette ©️Equestrian News/Marie Oriol

8. Italic des Landes (River des Landes x Déesse des Landes)

Italic a, en fait, deux particularités : sa longévité record sur le circuit du Haut Niveau en Dressage et le fait qu’il ait été débuté en complet, atteignant même le niveau Grand Prix et avec une sortie internationale dans le CCIP1* de Mâcon-Laizé, en 2003. Né chez Claude Brunet en 1996, ce Connemara a été le compagnon de route de Fannie Vannier en CCE avant de rejoindre Helene Druart qui lancera sa carrière en dressage, sans forcément présager par ailleurs une telle carrière. C’est l’année d’après sous la selle d’Émilie Cazale que l’étalon commencera à briller avec une 3ème place aux Championnats de France 2007 et une première sélection aux Championnats d’Europe de Freudenberg (ALL), au cours desquels il signera d’ailleurs la meilleure performance du camp Français. Depuis, Italic a participé à quatre autres CH-EU-P de dressage et sa dernière sortie internationale date de 2015, soit à l’âge de 19 ans ! Ce poney sans aucun sang Allemand, sans prédispositions particulières pour le dressage si ce n’est son talent, aura écrit une belle page de l’histoire du dressage à poney en France.

9. Saphyr des Chouans (Najisco d’Haryns x Iana des Chouans)

Un autre « Des Chouans » ! Saphyr a été debuté en CSO par Lucy Morgand en 2011 puis Bertille Gorioux en 2012. Peu de choses le prédestinaient donc à une carrière bien remplie en Grand Prix complet. C’est avec Bertille qu’il découvrit le complet, montant les échelons un à un jusqu’au Grand Prix. En 2016, il a ensuite rejoint Noha Guiraud qui l’emmènera jusqu’à l’international de Marbach 2017 et dans le top 10 des championnats de France de Grand Prix CCE 2017. Bien que performant à haut niveau, ce qui fait qu’on a retenu Saphyr c’est notamment son charisme, et son style sur le cross. Magnifique alezan brûlé, l’étalon en a fait rêver plus d’un, et il a définitivement marqué nos esprits.

©️Equestrian News/Marion Poisson

10. Teake it Easy SL ou Kooihuster Teake*SL (Vita Nova’s Hanassie x Kooihuster Ytsje)

C’est simple : Teake it Easy est le seul étalon de l’histoire à avoir participé aux Championnats d’Europe dans deux disciplines différentes. En 1997, il court les CH-EU de CSO sous le drapeau Hollandais et on le retrouvera aux CH-EU 2007 en Italie sous les couleurs Françaises avec Pauline Leclerq après un titre national en Grand Prix dressage. En plus de ça, c’est un excellent producteur : il est le père notamment de Taxi Driver du Lin ou encore Virtuose Teakitina.

Kooihuster Teake*SL et Pauline Leclerq
©️Maud Le Bel

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