Parole de Coach : le juste rapport Vitesse/Équilibre, par Pascal Henry

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Temps de lecture :5 min de lecture

Issu de notre rubrique vidéo « Calme, en avant, droit », cet article s’intéresse au juste milieu entre la vitesse et l’équilibre et à l’importance de ces deux notions dans la réalisation d’un parcours. Bienvenue dans ce deuxième épisode de Parole de Coach !

Qu’est-ce que la rapport Vitesse/Équilibre ?

Pour comprendre cette notion de rapport, il faut d’abord parler de la vitesse et de l’équilibre indépendamment.

D’abord, la vitesse. Pour le cavalier, ce n’est pas forcément se précipiter dans ses actions mais c’est acquérir un temps de réaction optimal pour prendre les bonnes décisions en temps voulu.

Par chance, la vitesse est une composante mesurable. Elle est d’ailleurs donnée en parcours : 350m/mn, en moyenne, chez les amateurs. Contrairement à l’équilibre et à l’impulsion, difficilement quantifiables, la vitesse est un indicateur concret. Il faut qu’elle soit suffisante pour rentrer dans le temps et raisonnable pour ne pas perdre de l’équilibre.

Car cette notion de vitesse doit donc s’équilibrer avec la notion d’équilibre : longitudinal et vertical. Pour le cavalier, l’équilibre longitudinal consiste à être au-dessus de ses pieds et à sa place sur son cheval ; pour le cheval c’est éviter d’avoir la majorité de son poids sur ses épaules.
L’équilibre vertical intervient dans les courbes : le cavalier doit rester, encore une fois, à sa place et au milieu de son cheval qui, lui, ne doit pas se coucher ou déraper. Plus la courbe sera serrée, plus le poids du corps tend à se décaler vers l’extérieur.

© Equestrian News 2021 – Calme, en Avant, Droit S2

« La technique du cavalier se résume à trouver le meilleur rapport entre la vitesse et l’équilibre »

Pascal Henry

Il faut donc trouver la recette gagnante et juste entre vitesse et équilibre. Et ce, sans tomber dans les travers de la précipitation sans équilibre ou au contraire du « sous-régime » sans impulsion.

« J’avance, je dirige, j’équilibre« 

C’est-à-dire qu’il ne faut jamais couper son élan mais bien s’appliquer à conserver le mouvement en avant tout au long de l’abord de son obstacle. L’abord commence bien avant les derniers mètres qui nous séparent des barres : il commence dès la réception de l’obstacle d’avant !

Et c’est seulement sur ce mouvement en avant, cette impulsion, qu’on peut alors rééquilibrer le galop.

Rajouter une foulée décidée, dans l’impulsion, et non « au dernier moment avec la main »

Avec la base de la vitesse et du mouvement en avant, on peut maintenant rééquilibrer et choisir de rajouter une foulée, par exemple. Mais il y a une façon de le faire ! L’idée, c’est de se grandir pour que l’énergie « vers l’avant » que l’on a obtenue se convertisse en énergie « vers le haut ». Les foulées sont donc moins grandes mais plus aériennes, et on peut en rajouter une.

Ce rééquilibrage ne doit pas être impulsé par la main du cavalier mais bien par son assiette, son dos. Il faut garder un contact constant qui transmette bien les messages à la bouche de son cheval.

Mais comment améliorer sa réactivité et sa prise de décision ?

C’est le conseil de Pascal Henry : tu peux t’entraîner à la maison sur des petits sauts rapprochés en variant ta vitesse. À chaque passage, puisque tu as une vitesse différente, tu vas te retrouver dans des situations différentes et tu devras donc apprendre à prendre la décision adéquate, et ce, rapidement.

« Soit tu continues à avancer, soit tu rééquilibres, en tout cas, tu ne tires jamais »

Pascal Henry

Applique-toi bien à faire la différence entre tirer et tendre tes rênes !

S’équiper correctement pour avoir un bon équilibre

Puisque l’équilibre du cavalier influence grandement celui du cheval, il est d’autant plus important de conserver une position correcte, au-dessus de ses pieds.

Être à sa place, ça passe aussi par le matériel, et notamment la selle. Il faut qu’elle convienne à la fois au cavalier et au cheval, avec plusieurs points clés à respecter.

Les innovations en termes de selles connectées sont aussi un outil intéressant pour objectiver la vitesse et l’équilibre d’un cheval avec des valeurs chiffrées.

« Pour réussir en compétition, il faut un bagage technique »

« Ce bagage technique s’apprend à l’entraînement.« 
C’est-à-dire que plus on rencontre de situations différentes à la maison, mieux on sait les gérer une fois en piste. Le cerveau crée à l’entrainement des réponses automatisées à certaines situations. Les réactions adaptées deviennent donc des réflexes.

À l’entraînement, l’important n’est pas de tout réussir mais de tout essayer.

L’exercice pour tester ton contrôle du rapport vitesse/équilibre

Un exercice très simple permet de de se rendre compte de notre capacité à avancer ou rééquilibrer sans accroc. Sur une ligne initialement prévue à 6 foulées, alterner les passages avec 6, puis 5 puis 7 ou même 8 foulées.

L’enjeu dans cet exercice est de parvenir à changer son galop pour rentrer dans le contrat. Tout cela en conservant un passage fluide et des foulées régulière. Par conséquent, en changeant le nombre de foulées, on ne doit pas changer sa manière de monter la ligne mais bien changer le galop du cheval avant l’abord.

En enlevant une foulée, il faut garder un galop en équilibre. En rajoutant une foulée, il faut garder le mouvement en avant.

Le rapport vitesse/équilibre ne doit pas changer malgré les modifications du nombre de foulées. Tout doit sembler simple et naturel puisque les modifications du galop ont été faites avant. Le cavalier n’a normalement même pas à intervenir dans la ligne, si ce n’est en se redressant et en restant au contact de la bouche de son cheval.

C’est ça, le juste rapport entre vitesse et équilibre.

(Re)voir l’épisode sur ce sujet dans notre série Calme, en Avant, Droit.

Cet article a 2 commentaires

  1. Scalabre

    Pascal remet les mots juste

  2. Francqueville

    Excellent 👌🏻
    A Francqueville

Laisser un commentaire