Flash : la gestion de l’hiver en complet

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Si les saisons de CSO et de dressage tendent à se prolonger, il n’en est pas de même pour le concours complet. À l’exception de quelques cross indoor, les cavaliers et leurs chevaux font un break hivernal souvent bien mérité. Mais alors, comment gérer l’hiver ? L’arrêt des concours, la remise en route ? Nous avons échangé avec Héloïse Le Guern, notre #ENRider championne du monde en U25 à Braham en 2022 avec son tout bon Canakine du Sudre, sur sa gestion de l’hiver avec ses chevaux. Elle nous partage son programme et ses astuces.

Un petit break pour les chevaux mûrs

Pour les vieux chevaux, la trêve hivernale sera un peu moins longue que pour les jeunes et ne sera pas totale. « En général après la dernière échéance qu’elle soit en octobre, novembre ou décembre selon le cheval, je les monte encore pendant une semaine pour faire de la récupération active mais aussi pour diminuer progressivement l’intensité du travail » explique-t-elle.

Ensuite, si la météo est clémente, les chevaux vont dans des grands paddocks tous les jours pendant plusieurs semaines. « Mais, il faut qu’il y ait un peu d’herbe pour les occuper. Sinon, ils vont dans de plus petits paddocks que l’on sacrifie et dans ce cas-là on les travaille trois quatre fois par semaine » poursuit Héloïse. Mais, pas question d’effectuer un travail intense. Il s’agit plutôt de faire un peu d’extérieur, un peu de longe et des stretchings pour se dégourdir les jambes. « À ce moment-là, la selle de dressage a plutôt tendance à prendre la poussière ! »

Une vraie trêve hivernale pour les jeunes

Chez Héloïse Le Guern, plus on est jeune, plus les vacances sont longues. Les chevaux de quatre ans vont en effet faire quelques sorties en concours pour découvrir l’ambiance et la discipline, mais tous n’iront pas jusqu’à la finale. « C’est vraiment au cas par cas. Certains chevaux de quatre ans repartent au pré dès le mois de mai pour plus de six mois pour continuer paisiblement leur croissance ».

À cinq ans, c’est la même chose, certains vont à la finale de Pompadour avant de repartir quelques temps au pré. « En général les chevaux de cinq ans passent 3 à 4 mois au pré, parfois un peu moins, parfois un peu plus. Il est difficile de faire des généralités, ça dépend de chaque profil. Mais en tout cas, comme les quatre ans ils sont déferrés, partent au pré avec des copains et font un break total ».

Une remise en route progressive

Pour les chevaux mature la remise en route se fera à partir de fin décembre, début janvier. « Tout dépend des dates de stages fédéraux, mais en général, une reprise vers le mois de janvier permet de les avoir fins prêts pour la saison ». Il s’agit de refaire la musculature, le cardio et de se remettre ensuite plus sérieusement au travail. « Tout comme l’arrêt est progressif, la remise au travail doit aussi se faire étape par étape. Je favorise les trottings et les stretchings dans un premier temps accompagné d’un peu de travail à la longe. Une fois qu’ils ont repris leur état de forme, on peut alors recommencer à travailler plus sérieusement tant en dressage que sur les barres ».

Et, pour parfaire le cardio avant d’attaquer le premier complet de la saison, Héloïse essaye de les emmener faire environ trois galops sur la piste de Verrie. « Elle n’est pas très proche de la maison, mais elle est idéale pour cela » explique la cavalière. Et, en général les chevaux font une ou deux sorties en CSO avant d’attaquer les épreuves de concours complet. « Je trouve ça bien pour les immerger dans l’ambiance de concours. Je le fais systématiquement avec Cana notamment qui est très émotif, ça permet de banaliser un peu cette ambiance. C’est quelque chose que je fais en début de saison mais aussi les week-end qui précèdent un CCE ».

Retrouver du confort dans le travail

Pour les jeunes chevaux, la remise en route sera aussi très progressive avec un temps de travail évoluant progressivement. « Ce que je recherche avant tout c’est une certaine harmonie, qu’ils soient souples et disponibles. Il est indispensable qu’ils commencent par faire du stretching dans une attitude confortable pour eux avant de leur demander quoi que ce soit d’autre » poursuit la complétiste. Une fois cette étape de passée, alors Héloïse commence à les solliciter davantage en commençant par mobiliser les hanches sur le cercle, puis avec les plus vieux en abordant le travail sur deux pistes. Bien entendu, les trottings en extérieur sont aussi intégrés au programme.

Sauts au trot et gymnastique sur les barres après l’hiver

Quant au travail à l’obstacle, tout commence par des sauts au trot. « J’aime beaucoup ça, je trouve que ça fait du bien aux chevaux quel que soit leur âge d’ailleurs, ce n’est pas réservé aux jeunes, ni au début de saison, je saute souvent au trot même pendant la saison. » La cavalière travaille également sur des petites lignes de gymnastique. « Une fois qu’ils sont physiquement et mentalement prêts on peut commencer les enchainements. Avant, je ne vois pas trop l’utilité. Sinon, on va enchainer plus bas que ce dont ils sont capables, mais ça n’apporte pas grand-chose ».

Voilà donc le programme qui attend Héloïse et ses chevaux cet hiver même si celui-ci sera un peu différents, Cana n’étant pas encore tout à fait remis de sa blessure. « Il va mieux et ça avance mais c’est long, nous devons nous armer de patience ! » nous confie-t-elle. Et, pas de véritable trêve hivernale pour la cavalière qui donne des cours et anime des stages au sein de ses écuries pendant les vacances de Noël. « En général j’essaie de prendre quelques jours pour Noël et le Nouvel-An mais c’est tout ! ».   

En attendant de la retrouver sur les terrains de concours, nous lui souhaitons une belle trêve hivernale et de vite retrouver son roi Cana en pleine forme !

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