Les « mauvais » dresseurs pourraient être empêchés de partir sur le cross

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Temps de lecture :3 min de lecture

Les « mauvais » dresseurs pourraient être empêchés de partir sur le cross… ou plutôt devraient être empêchés de partir sur le cross. C’est le constat alarmant que tire une étude de l’Université de Lancashire qui visait à identifier les principaux facteurs de risque influançant l’incidence des chutes sur les épreuves de cross.

« Tous les 10 points de pénalités supplémentaires sur le score de dressage, le risque de chute sur l’épreuve de cross augmente. (…) Au dessus de 70 points de pénalités, les couples ont presque 4 fois plus de risques de tomber. (…) Les cavaliers dans le dernier quart du classement ont également plus de risques de chute sur la suite du concours. »

© EN Agency / Salomé Leclerc

16 facteurs de risques agissent sur le risque de chute

Heather Cameron-Whytock et ses co-auteurs ont étudié les données de 749 534 départs de cross entre Janvier 2005 et Décembre 2015. À partir de ces données, 16 facteurs de risque ont été identifié. Parmi eux : un haut niveau de compétition et/ou un mauvais score au test de dressage, mais aussi le fait d’être un homme, ou d’être un jeune cavalier avec moins d’expérience.

Les chercheurs ont également conclu qu’un cheval qui avait pris le départ d’un complet dans les 14 derniers jours était plus exposé au risque de chute qu’un cheval qui avait couru pour la dernière fois il y a 15 à 21 jours.

Le dressage, vitrine du contrôle et de la maîtrise

« Mettre une limite (au score de dressage, ndlr) pourrait être utile et, bien qu’il soit très rare d’obtenir 70 points de pénalité, ça arrive. Ces couples sont très à risque et il est intéressant d’essayer de faire quelque chose à ce propos. » Heather Cameron-Whytock ajoute qu’il n’y a pas de solution miracle pour exterminer le risque de chute. Il fait partie de notre sport, mais on se doit de le rendre le plus sécuritaire possible.

Faudrait-il, alors, empêcher tout le dernier quart du classement provisoire de partir sur la deuxième épreuve ? Ça semble une solution radicale, qui ferait disparaître également les impressionnantes remontées qui arrivent parfois aux couple double sans-faute jusque dans le top 10.

En France, un couple qui ne dépasse pas 45% sur le dressage est déjà éliminé automatiquement. Pour l’instant, le format des épreuves internationales de concours complet n’est pas en discussion mais de telles découvertes ne peuvent que soulever des questionnements.

« Bien qu’il soit impossible d’exterminer le risque de chute totalement, … »

« Même une diminution d’1%« … Le chiffre ne paraît rien mais il correspond à une vie qui évite d’être brisée, et ça le rend bien plus parlant.

Limiter le score minimum après le dressage et imposer une période réfractaire entre les compétitions seraient donc deux leviers sur lesquels nous pourrions agir pour réduire le risque de chute.

De ces constats, s’en dessine un autre : le bon sens prévient le plus gros du risque de chute. Pour le reste, c’est un dramatique hasard.

Sources :

Towards a safer sport: Risk factors for cross-country horse falls at British Eventing competition, Heather A. Cameron-WhytockTim D. H. ParkinSarah J. HobbsCharlotte V. BrigdenEuan D. Bennet, 14 March 2023

Eventers with poor dressage scores could be blocked from cross-country, as 16 horse fall risk factors identified, Becky Murray, 27 March 2023

Laisser un commentaire