11 chevaux qui ont marqué Grégory Wathelet

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Âgé de 39 ans, Grégory Wathelet est aujourd’hui l’un des piliers de l’équipe de saut d’obstacles Belge, connu d’une part pour son équitation élégante et efficace, mais aussi réputé pour son savoir faire auprès des jeunes chevaux. Il en aura formé plus d’un qui, une fois vendus, sont devenus des noms incontournables sur le circuit 5*, sans oublier tous ceux qu’il a emmené au plus haut niveau sous sa selle et avec lesquels il a eu de brillants résultats. Le cavalier belge aura croisé la route d’un bon nombre de montures, des jeunes aux plus expérimentés, mais s’il y a quelques noms à retenir, nous vous proposons les 11 chevaux qui ont le plus marqué la carrière de Grégory Wathelet, article concocté avec sa précieuse aide !

Mozart des Hayettes

Il paraît logique de commencer avec ce cheval « qui a été important pour moi à l’époque« , permettant ainsi à Grégory Wathelet de débuter le circuit Coupe des Nations : « c’est le premier cheval qui m’a lancé dans les 5* et dans l’équipe belge. » C’est dans les années 2003, 2004 et 2005 que le duo connaîtra ses plus beaux succès. Notons avant cela que le couple a également remporté le Championnat des 6 ans, ils ont donc participé à la 2è place de l’équipe Belge dans la Coupe des Nations de Lummen et à la 3è place dans celle de Dublin, avec de nombreux classements à côté. Grégory Wathelet est donc très reconnaissant face à « celui qui m’a mis le pied à l’étrier dans l’équipe belge« .

Lantinus 3

« Lantinus c’était une histoire particulière » confie Grégory Wathelet : acheté par Alexander Onyсhtchenko, le phénoménal hongre est passé sous la selle de plusieurs cavaliers avant de rejoindre celle de Grégory Wathelet. Rapidement, le cavalier Belge a senti que c’était un cheval spécial, doté « d’une facilité et d’une force incroyable« .

Le couple s’est formé en 6 mois et très vite Lantinus est devenu « l’un des chevaux qui a le plus gagné à ce moment là« , dont 5 Grands Prix consécutifs (deux victoires au CSI5* de Cannes, CSI*4 de Bourg en Bresse et Wiesbaden, CSI3* d’Anvers) à l’âge de seulement 9 ans. L’une de ses principales qualités était son respect, « il a dû faire 2 fautes sur 30 parcours« , se souvient Grégory, fortement marqué par cet exceptionnel Hanovrien, muni de nombreux moyens. Lantinus se fit donc remarquer sur la scène internationale où il trouva acquéreur et parti finir sa carrière sous les couleurs irlandaises avec Denis Lynch.

Cortes C

Grand Prix Coupe du Monde de Malines en 2010

Vous devez sans doute connaître l’ancien complice de Beezie Madden, le redoutable Cortes C ? Celui qui l’a révélé au grand public, c’est bien entendu Grégory Wathelet qui le considère « comme l’un des meilleurs chevaux que j’ai monté dans ma carrière« . Arrivé dans ses écuries à l’âge de 6 ans, Cortes était un cheval qui « n’avait jamais fait de concours et savait à peine changer de pied ! » Rapidement, le couple se forme et gravit les échelons remarquablement, puisqu’à la fin de ses 8 ans, l’atypique bai prend part à son premier Grand Prix Coupe du Monde à Malines où il termine à la deuxième place : « Il est passé de rien du tout à ce qu’il y a de mieux« . « Dessus c’était vraiment quelque chose que l’on ne trouve pas souvent, la force de Lantinus avec l’intelligence sur la barre des meilleurs chevaux« , confie le Champion Belge fortement marqué par l’extraordinaire bai.

HH Copin van de Broy

Avant de rejoindre les écuries de Marcus Ehning, l’étalon bai a été révélé une nouvelle fois par Grégory Wathelet. En 2010, le couple a commencé à se faire remarquer notamment grâce à leur victoire dans le Grand Prix 2* de Welkenraedt. Un an plus tard ce fut par une victoire époustouflante dans l’épreuve Coupe du Monde de Malines que le couple foula une dernière fois la piste ensemble. « C’était un cheval qui se laissait bien monter, assez respectueux« , sous la selle du belge, ce fils de Darco compte 80% de parcours sans-faute en Grand Prix, un taux qui souligne la qualité d’équitation du cavalier associé à un cheval que son ancien cavalier qualifie de « bon ouvrier« .

Cadjanine Z

Qualifié pour les Jeux Olympiques de Londres, Grégory Wathelet a pourtant failli voir cet événement si important lui échapper suite à la vente de Copin van de Broy. Il a donc fallu trouver une solution « à la sauvette » pour avoir un cheval le jour-j, c’est donc de là que la rencontre avec Cadjanine Z s’est opérée. « En 6 mois on l’a amenée d’un niveau correct à niveau pour les Jeux Olympiques« .

Malgré un laps de temps restreint, Grégory Wathelet n’a pas démérité une fois de plus, faisant art de tout son talent pour amener sa jument au sommet pour le Grand Jour. Un duo qui au cours de leur formation a participé à la victoire de l’équipe Belge dans la Coupe des Nations de la Baule et pris la 4è place du Grand Prix Longines. « C’était une jument très bonne, mais très compliquée« , confie son ancien cavalier, ravi d’avoir pu prendre part aux Olympiades de Londres, mais aussi à la finale.

Forlap

Finale Coupe du Monde à Omaha 2017 | Crédit Sportfot

C’est non sans un brin d’émotion dans la voix que Grégory Wathelet nous parle de Forlap, « il est hors catégorie, à tous niveau, il était hors normes« . Forlap est arrivé dans ses écuries en 2012 à l’âge de 7 ans. Dès le départ, le duo a de suite fonctionné en remportant le Championnat de Belgique des 7 ans où ils ont été les seuls à aligner 5 parcours sans faute. L’année suivante, le couple continue sur sa lancée en remportant le titre de Champion de Belgique, mais aussi leur premier Grand Prix 5* à la Coruna, « il n’a pas raté un seul Grand Prix, je n’ai jamais vu ça« . L’objectif de commercialiser ce fils de Querlybet Hero a rapidement été atteint et c’est à contre cœur que leurs chemins se sont séparés.

Mais en 2016, Judith Gölkel rachète le crack et tout s’est très vite enchaîné. « Dès qu’il est revenu on s’est tout de suite retrouvés« , puisque seulement après 4 mois de travail le couple se rend à la Finale Coupe des Nations de Omaha, où ils terminent à la 7è place. Malheureusement suite à une fracture survenue lors d’une séance à la longe, Forlap s’en est allé laissant une montagne de souvenirs à tous ceux qui ont croisé sa route, mais surtout à son cavalier. « Avec lui, tout était simple » se remémore Grégory qui considère cet incroyable cheval comme celui qui l’a le plus marqué.

Conrad

Victorieux à Chantilly en 2015 | Crédit Zoé Préel pour Equestrian News

C’est en 2013 que commence à s’écrire l’histoire entre Grégory Wathelet et Conrad, « la chance que j’ai eue en le récupérant, c’était qu’il était bien en route. » Très vite, le binôme est devenu un couple phare du saut d’obstacles : en 2014 ils sont dans l’équipe victorieuse de la prestigieuse Coupe des Nations d’Aix la Chapelle en offrant à la Belgique deux parcours parfaits mais aussi un double sans-faute dans la Finale Coupe des Nations à Barcelone, « ce qui était déjà exceptionnel pour un 9 ans » !

L’année suivante sera la plus garnie de succès : vainqueurs du Global Champions Tour de Chantilly puis membres de l’équipe Belge victorieuse dans la Coupe des Nations de Saint Gall et dans la Finale Coupe des Nations de Barcelone, où ils sont d’ailleurs les seuls à réaliser le tant attendu double sans-faute.

Cette même année, le couple est également sacré Vice-Champion d’Europe à Aix-la-Chapelle, « c‘est un mélange du bon ouvrier de Copin, avec la force de Lantinus et la facilité à monter. » Leur épopée prendra fin en 2016 suite à l’acquisition du bondissant bai par Quentin Judge. « Je le considère comme un cheval exceptionnel car tout était simple. »

Eldorado van het Vijverhof

Cet étalon BWP a rejoint les écuries belges après les Jeux Équestres Mondiaux de Caen en 2014, « c’est un cheval qui m’a pris beaucoup de temps à le mettre dans le moule. » Début 2015, le duo commence à prendre leurs marques en remportant deux épreuves lors du CSI2* de Mijas, et s’octroie même une 2è place sur une 1m50 au CSI5* de Dinard.

L’année suivante, les victoires s’enchaînent : on peut citer les Masters de Lyon, le Grand Prix des Longines Masters de Paris, une épreuve aux côtes d’1m55 pendant le CSI5* de Genève, « on a pris le temps, il s’est déclenché, il m’a compris et on a trouvé les boutons« . En 2017, les performances sont toujours au rendez-vous avec deux victoires dans des épreuves à 1m55 lors du Global de Monaco et Valkenswaard. « Pendant deux années il a beaucoup gagné, il a été l’un des 3 ou 4 meilleurs chevaux du moment« .

Corée

Jumping 5* de Bordeaux 2018 | Crédit Axel Gris pour Equestrian News

Une histoire particulière s’écrit autour de cette formidable grise, car « c’est la première jument que ma propriétaire a achetée dans l’objectif de la garder pour moi« . En 2014, cette fille de Cornet Obolensky a rejoint les écuries du cavalier belge, un endroit qu’elle n’est pas prête de quitter ! « C’est une jument qu’on est obligé de détester ou d’aimer« , nous confie Grégory Wathelet, « elle est tellement compliquée et délicate, elle demande tellement d’énergie et de travail, mais un talent pur. »

L’année 2017 est actuellement la plus marquante pour eux : si le début fut en fanfare lorsque le couple s’est adjugé le Grand Prix Coupe du Monde de Leipzig, leur plus belle victoire sera certainement le Rolex Grand Slam d’Aix-la-Chapelle. Nous soulignerons également une brillante 3è place dans le Grand Slam de Genève. « Ce n’est pas la plus simple, mais c’est un génie, et je crois qu’elle l’a prouvé« , menée d’une main de maître par le cavalier belge, Corée s’est également octroyé le Global Champions Tour de Shanghai en 2018.

MJT Nevados S

Global Champions League à Chantilly 2019 | Crédit Salomé Leclerc pour Equestrian News

Le couple se forme en 2015, excellant sur le circuit 1* réservé aux jeunes chevaux avant de remporter quelques mois plus tard le Championnat du Monde des 7 ans à Lanaken : »c’est un vrai cheval de sport actuel » nous confie Grégory Wathelet. Petit à petit le tandem prend ses aises sur la scène internationale et sur les épreuves 5*, « il a passé le cap il y a deux ans et il a eu de super résultats. » 2019 constitue l’apogée du couple où ils contribuent à l’obtention de la médaille d’or aux Championnats d’Europe de Rotterdam : derniers à s’élancer et malgré la tension, Grégory et Nevados n’ont pas tremblé et ont offert un magnifique sans-faute à la Belgique, de quoi leur assurer la victoire ! « Il n’a pas le plus de force, mais une façon de sauter plus que parfaite. »

Quelques mois plus tard, le duo réitère une nouvelle performance en remportant la Demi-finale des Play Off à Prague aux côté des Paris Panthers. C’est serein que le cavalier belge envisage l’avenir avec ce formidable fils de Calvados Z à ses côtés : « C’est un de mes chevaux de tête, on l’a sécurisé en début d’année, le cheval restera avec moi jusqu’à la fin. »

Iron Man van de Padenborre

Dinard CSI5* 2019 | Crédit Salomé Leclerc pour Equestrian News

Après une saison couronnée de succès dans les épreuves jeunes chevaux, Iron Man et Grégory débutent en 2016 les concours 5*. En 2017, le fils de Darco continue de se faire remarquer notamment avec sa 2è place dans le Grand Prix 2* d’Opglabbek, mais aussi dans les CSI5* comme ceux de Treffen, Monaco ou encore Hamburg. C’est en 2018 que le compteur de victoires est lancé : le duo s’offre le Grand Prix 4* de Liège mais aussi une prestigieuse épreuve d’1m50 lors des Longines Masters de Paris.

Une monture sur laquelle peut désormais compter l’un des piliers de l’équipe belge, « c’est un bon cheval de sport et en plus un bon cheval pour reproduire : il est vraiment intéressant dans plusieurs domaines. » Au CSI5* de Bordeaux en 2019, le couple frôle la victoire du Grand Prix Coupe du Monde mais termine tout de même sur une belle 2è place après deux parcours parfaits, « il est dans mes chevaux de tête, mais il lui manque aujourd’hui le bon résultat« .

Nous adressons un grand merci à Grégory Wathelet pour sa disponibilité et son amabilité, et nous lui souhaitons tout le meilleur pour la suite de sa carrière !

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