Jolène, la dulcinée d’Alexandre Ayache

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Les qualificatifs ne manquent pas pour décrire Jolène : phénoménale, gentille, un clown… La belle et brillante jument baie nous a fait notamment rêver lors des derniers championnats d’Europe avec Alexandre Ayache et ce n’est certainement pas fini. Portrait de cette jument d’exception.

Holmevangs Jolene, plus connue sous le simple nom de Jolène, appartient à Abdulkarim Barake, fidèle propriétaire et ami d’Alexandre Ayache. Elle a rejoint les écuries d’Alexandre et de son épouse Grete Puvi en début d’année 2020. « J’ai tout de suite eu un coup de cœur pour cette jument. Je l’adore depuis le premier jour. La propriétaire qui la montait souhaitait la vendre et nous l’avons donc acquise à ce moment-là. » Alors âgée de 8 ans, la jument n’avait aucune expérience en concours, ni même aucune expérience du tout d’ailleurs. « Au départ, elle ne savait même pas changer de pied. Mais, tout laissait à penser qu’elle avait un potentiel énorme. » confie son cavalier.

Une progression éclair

Grâce au talent intrinsèque de Jolène et à celui de son cavalier, tout a été très vite. Alexandre l’engage donc la première fois dans une Avenir Elite au mois de mars 2022. Le lendemain elle courait son premier Grand Prix. Peu de temps après, ils sont engagés dans un DCI3* en Slovénie où remportent leur premier Grand Prix et finissent à la 3e place du Grand Prix Spécial. C’est le début d’une très belle histoire. En effet, le binôme est très souvent au-dessus des 70 % et a même obtenu 77,375 dans la RLM du CDI5* du Crozet ! En juin dernier, Alexandre et Jolène contribuaient également à la victoire de l’équipe de France lors de la Coupe des Nations 5* de Rotterdam.

« Elle en a encore sous le pied »

Grâce à leurs performances, ils sont sélectionnés pour les Championnats d’Europe. À l’image de toute l’équipe de France d’ailleur, le binôme a particulièrement bien réussi son championnat. Lors du Grand Prix Jolène et Alexandre sortent de piste avec 71,584 %, un beau score. « Et encore, on peut faire encore mieux. Je n’ai pas pris de risque. Je partais en ouvreur et devait donc assurer pour les suivants. C’était le deal. Je courrais pour l’équipe avant tout. Mais, la jument en a encore beaucoup sous le pied. »

Cette fille de Johnson et Bogelys Contica par Continue, a tout de même réalisé de très belles choses lui permettant de contribuer à la 6e place de l’équipe de France et de se qualifier pour le Grand Prix Spécial, comme tous les autres couples de l’équipe où le binôme réalise le beau score de 70,866 %. « C’est une jument phénoménale. Elle l’a déjà montré et ce n’est pas fini. Nous allons encore travailler pour progresser. Je ne suis pas encore sorti d’un Grand Prix en me disant que c’était bien. Il n’y a pas de grosses fautes, les notes sont régulières, mais nous pouvons nous améliorer un peu partout ».

Aux petits soins

Malgré tout, en peu de temps, les progrès de Jolène ont déjà été phénoménaux. Sans doute que le mode de vie qu’Alexandre lui offre et sa philosophie équestre lui conviennent bien. Il faut dire qu’elle vit une vie de cheval. Comme tous ses copains d’écurie, elle est au paddock tous les jours, ne rentre que la nuit au box par sécurité et bénéficie d’un suivi très pointu. « Nos chevaux sont suivis de près par le vétérinaire qui réalise régulièrement des échographies. Cela nous permet de nous assurer que tout va bien et éventuellement de les mettre au repos en cas de légère anomalie ». Les chevaux disposent également d’un aquatrainer dans lequel ils vont chaque jour, de cryothérapie, de laser… Bref, rien n’est laissé au hasard. « Nous leur devons bien ça ».

Un programme de travail varié

Alexandre aime beaucoup dresser ses chevaux à la maison et les faire évoluer à leur rythme sous l’œil de son entraineur principal, « ma femme, la meilleure ». Il confie : « J’aime ça plus encore que d’aller en concours. Et, une fois qu’on les emmène c’est qu’ils sont prêts ». Ils travaillent également en carrière plusieurs fois par semaine. « Pour les jeunes, je peux travailler parfois un mouvement en particulier lorsque l’on rencontre des difficultés. Mais, avec Jolène, comme elle n’a pas vraiment de points faibles, je fais un peu de tout à chaque séance ». Séance qui, quoi qu’il en soit ne dépassera pas les 45 minutes. « C’est vraiment un maximum pour tous mes chevaux. Et, c’est déjà beaucoup ».

Si le cavalier ne sort pas beaucoup en compétition, ses chevaux, comme Jolène, sont habitués à évoluer dans des environnements différents. « Ils vont en extérieur trois fois par semaine. Cela les habitue à voir d’autres choses et c’est bon pour leur mental. »

Jolène, un amour de jument

Alexandre ne tarit pas d’éloges à propos de Jolène. « Elle a trois belles allures, elle est saine, elle foncièrement gentille. Non, vraiment, je ne lui vois pas un seul défaut. Elle dit toujours oui à tout ! » Une jument pleine de bonne volonté et aussi bourrée de sang. « Elle n’est jamais fatiguée, s’amuse son cavalier, même cette année lorsque nous avons enchainé deux concours elle était encore en coup de cul sur les séances de stretching. »

Une jument débordante d’énergie mais qui sait se canaliser. « C’est vraiment un amour. Ma fille de sept ans peut la monter et elle ne dit rien. C’est une jument qui veut faire plaisir à tout le monde et qui pourrait briller avec n’importe quel cavalier. Elle est montable par tous. » D’ailleurs Alexandre n’hésite pas non plus à la monter en cordelette sur la carrière ou en extérieur. « Et, j’ai la cordelette pour dire que. Mais, je pourrais m’en passer ! » s’amuse-t-il. Peut-être est-elle montable par tous, mais nul doute que les deux ont tissé un lien particulier.

Continuer à prendre de la maturité

Après sa période de repos et de soins suite aux championnats, Jolène va aller participer au CDI coupe du Monde de Budapest puis à EquitaLyon pour continuer de prendre de l’expérience et se perfectionner. « Elle sera peut-être accompagnée d’une autre jument, qui est encore meilleure qu’elle mais qui n’est jamais sortie en concours.

La décision sera prise lors du stage fédéral auquel Alexandre va participer au mois d’octobre. « Nous verrons comment ça se passe alors et selon ce que dit le staff fédéral avec qui je m’entend très bien. J’apprécie beaucoup de travailler avec Jan Nivel. Il me correspond très bien, m’apaise et c’est un très bon technicien. De même avec Jean Morel. Les choses sont dites simplement. J’aime beaucoup cette transparence et les échanges que nous avons ». Jolène devrait donc être épaulée sur les futures échéances.  

Et Alexandre de conclure : « j’ai la chance d’être bien entourée et d’avoir dans mes écuries des chevaux extraordinaires comme Jolène, dotés d’un talent hors du commun. »

© Equestrian News / Klervïa Leporcher

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