Les Jeunes au Micro : Emma Gay Le Breton

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Temps de lecture :9 min de lecture

Sacrée championne de France As Poney Élite Excellence et vice-championne d’Europe par équipe en CSO avec son fidèle Bad Boy du Beau Mont, mais aussi championne de France Cadets avec Caféine des Flagues en 2022, Emma Gay Le Breton est l’une des figures des jeunes espoirs français. Entretien avec cette pétillante cavalière de 15 ans pleine d’ambition.

Une belle expérience pour Emma au BIP 2022.

Issue d’une famille dans les chevaux de course, très jeune Emma Gay Le Breton a pris le virus de l’équitation. « Quand j’étais petite, j’ai vu mon frère gagner une course et j’ai alors souhaité monter à poney » se souvient-elle. C’est donc son grand-père qui l’initie à poney malgré les réticences de sa maman, inquiète pour sa fille. Elle monte ponctuellement dans un poney-club jusqu’à ce que la monitrice dise à ses parents que c’est tout de même un peu dommage qu’il n’y ait pas plus de régularité. « J’ai alors pris des cours une fois par semaine dans ce club. Puis, lors du départ à la retraite de la monitrice, je suis partie au Haras de Maison Blanche ». 

Et, c’est là que tout a véritablement commencé avec sa rencontre avec Charlotte Filleux, monitrice au sein de la structure et ses débuts en compétition. « J’ai commencé les concours en 2016 avec les poneys de club, puis j’ai souhaité avoir mon propre poney ». Vermicelle des Etisses (OC Snoopy des Etisses x Shilstone Rocks Fury) rejoint alors Emma, mais s’avère trop délicate pour une si jeune cavalière. « Je tombais, sautais les barrières, rien n’allait. On ne s’est jamais comprises ».

Emma a eu un véritable coup de coeur pour son Badou

La rencontre d’Emma Gay Le Breton avec Bad Boy du Beau Mont

Après une année, Vermicelle est donc vendue et vient le moment de chercher un nouveau poney. « J’ai essayé Bad Boy du Beau Mont (OC Leopard de Mahoud x Allegreto). Et, ça a été le coup de cœur. Il s’est passé un truc. C’était lui et personne d’autre ». C’était en 2017. Le poney est alors âgé de 5 ans, et le couple fait ses débuts en P3. « Mais les quatre premières années ont été vraiment compliquées. Je tombais plusieurs fois par séances et je crois que je passais jusqu’à 12 cartouches pour le gilet airbag par semaine. J’aurais dû me faire sponsoriser par le fournisseur à l’époque ! » raconte-t-elle d’un éclat de rire.

Acharnée, Emma ne baisse pas les bras et persévère avec son Bad Boy. Arrive la crise du Covid qui s’est finalement avérée être une bonne chose pour la cavalière. « Même si (…) nous n’avons pas pu courir beaucoup, j’ai ainsi pu vraiment travailler avec mon poney et ça a payé puisque nous avons pu évoluer vers les plus grosses épreuves en harmonie » se réjouit-elle. Le duo se forme alors réellement et la complicité grandit entre la cavalière et son “Badou”. C’est ainsi qu’en juin 2021, ils courent leur premier Grand Prix. La veille lors de l’épreuve de vitesse, ils sortent de piste avec trois barres au sol. Mais le lendemain, elle part plus déterminée que jamais dans le Grand Prix, et le remporte. « C’est une victoire dont je me souviendrai, d’autant plus que je pense que personne n’aurait parié sur nous vu le tour de la veille ».

En route vers le titre de champion de France

Et, ce n’était pas le fruit du hasard. Le travail a bel et bien payé et les résultats s’enchainent. Cela leur ouvre les portes de la Coupe des Nations d’Opglabbeek. Un rêve pour la cavalière que de porter les couleurs de l’équipe de France et une superbe expérience puisqu’ils reviennent avec la médaille d’argent. Les réussites se poursuivent et ils décrochent cette année leur titre de champion de France Poney Elite au terme de trois jours de compétition !
Un résultat qui leur a permis d’intégrer logiquement l’équipe envoyée aux championnats d’Europe à Strzegom, desquels ils sont revenus avec une belle médaille d’argent par équipes. En individuel, le duo menait la compétition avant la finale mais a laissé des barres à terre le dernier jour, conservant néanmoins un beau classement.

En 2022, Emma Gay le Breton et Bad Boy du Beau Mont sont finalement champions de France As Élite Excellence ! 🤯
© EN AGENCY

Il y a eu des hauts et beaucoup de bas et il a fallu faire preuve de beaucoup de persévérance. Mais grâce à son travail et sa détermination, Emma a appris à bien connaître son Badou. Et, elle ne tarit pas d’éloges à son sujet. « C’est un poney qui me donne beaucoup d’amour. Il me reconnaît. On est très fusionnel. Il m’appelle quand j’arrive pour que je vienne m’occuper de lui ! ». Un poney sans défaut aux yeux d’Emma. « Son seul défaut, si on en cherche un, c’est que je le traite tellement comme un prince qu’il adore me trimbaler pour aller brouter et je ne lui dis rien » s’amuse-t-elle.    

Deux juments câlines pour le circuit cheval  

En parallèle du circuit poney, Emma Gay Le Breton évolue également sur le circuit cheval depuis ses 10 ans. « J’ai eu une première jument, Umbrella Delque (SF Quinoto Bois Margaux x Erioso), qui est partie à la retraite. Ensuite, nous en avons acheté une autre mais elle était trop forte pour moi. On l’a vendue et c’est là que j’ai rencontré Caféine des Flagues (SF Untouchable M x L’arc de Triomphe) avec laquelle j’ai été championne de France Cadet cette année au terme de quatre parcours sans faute ! ». Une jument également en or, très câline. « Elle est très respectueuse et fonctionne à la confiance. Son seul défaut, c’est qu’elle est très émotive. Et, si j’ai un abord pas très précis en piste, elle me le fait savoir en me mettant des bons coups de cul à la réception », raconte Emma avant d’ajouter. « Mais ce n’est pas vraiment un défaut, ça m’oblige à toujours mieux monter ».

Pour l’épauler, elle a également acquis Cop Copine BHS Z (Castelino Van de Helle x Va vite), une autre jument au cœur en or et au grand besoin d’affection décrit sa cavalière. « Malgré sa taille et sa force, elle est adorable et ne cherche jamais à me faire tomber. Son seul petit défaut c’est qu’elle un peu fainéante sur le plat ». Et avec ses juments, elle a aussi connu une belle évolution et commence à tourner en 140 et en internationaux.

Swipez les photos de cette publication pour découvrir les deux juments qui entourent Emma.

Une cavalière bien entourée

Pour réussir à ce niveau, il est essentiel d’être bien entouré selon Emma. C’est pourquoi elle n’a pas hésité à avoir ses poneys et ses chevaux dans des écuries différentes. Ainsi, elle bénéficie des conseils et de sa coach Charlotte Filleux du Haras de Maison Blanche avec Bad Boy du Beau Mont, qui l’accompagne sur les concours et elle a ses juments aux Écuries de Breteuil. « Nous avons déménagé les juments récemment. Pour l’instant je travaille avec Bertrand Poisson deux fois par mois, et Cyrielle Léger sur le plat et je cherche un coach pour prendre des cours deux fois par semaine et m’accompagner en CSO ».

Et, au-delà de l’aspect technique, elle bénéficie d’un autre soutien de taille et infaillible. « Mes parents m’aident beaucoup. Même ma mère qui était réticente lorsque j’ai commencé le poney y a pris goût ! Ils font beaucoup pour moi, rien de tout cela ne serait possible sans eux ».  

Emma Gay Le Breton nourrit des rêves ambitieux

Pour mener à bien cette vie de cavalière, Emma Gay Le Breton a intégré l’école Diagonale Paris, un sport-études qui lui permet d’avoir cours de 9h à 13h25 et d’aller ensuite monter ses poneys et chevaux. Elle monte ainsi Bad Boy quatre fois par semaine et ses juments trois ou quatre fois par semaine selon le programme de concours.

« Je dois avouer que cette année j’ai surtout concentré mes efforts sur l’équitation » reconnaît la jeune amazone. Car ses projets sont principalement orientés vers le monde équestre. « Cette année j’ai plusieurs objectifs. Le premier c’est d’intégrer l’équipe Juniors avec mes juments et le second c’est de me qualifier pour la finale coupe du monde poney en Belgique au mois de décembre. Il faut que je continue de performer » explique-t-elle. Elle avoue admirer l’équitation d’Eden et de Pénélope Leprévost, et prendre pour modèle Julien Epaillard et Kévin Staut.

Et, à plus long terme, elle souhaite devenir cavalière professionnelle. « J’ai un rêve : faire les Jeux Olympiques en 2028 ». Un rêve ambitieux peut-être, mais il ne fait aucun doute qu’Emma va se donner tous les moyens pour y parvenir et on lui souhaite !   

On se voit à Los Angeles ? 😉

Laisser un commentaire