Les rotations de pré – version honnête

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Si tu as fait le choix d’avoir tes chevaux dans tes propres pâtures, tu te reconnaîtras certainement dans ces belles galères. Car quand il s’agit de gérer l’herbe et la rotation des terrains, le rêve du cheval dans le jardin / pré prend une toute autre tournure !

C’est tout un calcul

Car avant de changer les chevaux de prés, il faut choisir où ils vont, pourquoi, et combien de temps ils devront y passer ! On entre alors dans une équation à plusieurs inconnues :

  • Le pré A manque d’herbe, mais elle repousse vite, et l’accès y est facile
  • Le pré B a trop d’herbe et ils risqueraient la fourbure
  • Le pré C a un accès trop compliqué à cette période de l’année
  • Le pré D a des clôtures en piteux état mais semble bon au niveau de la repousse

Et après, un vrai cours de mathématiques : si les chevaux sont dans (A), il faut préparer (D) et les mettre dans (B) en attendant ?

Et puis, vous me trouverez la valeur de (3x + 2y) / 6 = 4y aussi, juste pour le plaisir cette fois.

Les prés ne s’entretiennent pas seuls

Et oui, en voilà un scoop ! Car c’est bien beau de déménager le troupeau, mais avant tout, il est important d’aller y checker les clôtures dans le terrain qui va les accueillir : le beau pré vert qui a bien poussé pendant 6 mois et qui attend sagement que Petit Tonnerre revienne ça n’existe pas. Pendant tout ce temps, il peut s’en passer des choses et la nature reprend vite ses droits : entre arbres cassées, mauvaises plantes qui repoussent, clôtures abîmées, un peu de travail t’attend avant de pouvoir déposer tout le monde.

Force et honneur à toi et ta pioche !

C’est aussi savoir s’adapter.
© M. ORIOL

Choisir son moment

Changer les chevaux de pré c’est bien mais sous la pluie c’est nettement moins drôle. Nous te conseillons avant toute chose de bien regarder la météo en amont et surtout de prévenir deux trois copains, à plusieurs c’est bien plus sympa et surtout beaucoup moins long.

Et non, pas la météo automatique de l’Iphone qui fera tout pour t’induire en erreur – c’est du vécu. MétéoCiel et le radar de nuages RainToday seront tes meilleurs amis dans cette épreuve.

Prévoyez également d’anticiper le niveau d’eau dans vos bacs avant le changement : vider 800 litres au seau c’est tout sauf drôle et tes baskets s’en souviendront ; les muscles de tes bras aussi, d’ailleurs.

Et pour transporter tout ce petit monde ?

Encore toute une logistique à prévoir … Tu n’as pas un 35 tonnes pour charger tout le monde d’un coup. Et encore même si tu l’avais, impossible d’aller au pré avec ça !

Il faut donc réfléchir aux “couples” à mettre dans le vans pour ne pas frustrer le troupeau et faire paniquer les plus sensibles. Encore un fois, une équation digne de prix Nobel : (A) aime bien (B) mais (B) préfère (C), qui lui ne peut absolument pas blairer ni (A), ni (D)…! Les affinités entre chevaux sont bien mystérieuses…

Ceux qui ont des poneys connaissent bien la technique d’enlever un baflan du van pour en rentrer un de plus ; pour quelques kilomètres c’est ok, on vous pardonne.

Ahhhh, qu’est ce qu’on est serrés (…) via GIPHY

Allez, hop, en voiture Simone !

Maintenant que tu as réfléchi à la logistique, tu as trouvé exactement la combinaison gagnante qui te permettra de charger tout le monde sans problème. Mais, une autre question se pose. Quelle idée as-tu eu d’accepter le Shetland du voisin au milieu du troupeau ? Il tient compagnie à tout le monde, certes (et il est super mignon), mais il prend un malin plaisir à ne pas se laisser attraper, et tu doutes du nombre de transports qu’il a vécu.

Bon, heureusement, comme tous les shetlands, il y a un argument ultime : la nourriture. Il est gourmand, bien sûr.

Et après trois ou quatre tours de prés à lui courir après, tu as eu cette idée lumineuse d’aller chercher du grain. Victoire, il a maintenant le licol ! Il ne reste plus qu’à le faire monter. Et là, ça peut encore être une très longue histoire… malgré le stock de carottes qui l’attendent dans le van.

Et l’enjeu, c’est de faire tout ça dans le calme ! Sinon, tu ne pourras plus jamais le changer de pré. Et là, on n’est pas dans la ….. enfin bref.

Malicieux mais tellement mignon !
© EN AGENCY

T’as ton matériel ?

Ce à quoi tu pourrais répondre intuitivement : « ben non, je ne vais pas monter à cheval. » Rahlala, débutant.

Pensez tout de même aux licols (et un pour tout le monde), vous auriez l’air bien bête une fois au pré avec vos vestes ou écharpes en collier d’encolure pour essayer de charger touts les chevaux.

Quelques friandises sont également grandement recommandées, on n’a jamais trop. pour attraper le récalcitrant de la bande !

Quoi d’autre ? Balais ou brosse pour rincer les bacs d’eau, pharmacie pour les bobos, masques anti-mouches, couvertures. Bref, il y a quand même quelques affaires à préparer !

Comment ça, les bacs d’eau ne se téléportent pas ?

Ça y est, après 2 trajets, tout le monde est dans la nouvelle pâture pour les prochaines semaines. Mais ce n’est pas fini…

Non non non…. via GIPHY

À moins que tu ais la chance d’avoir des terrains avec un point d’eau et que Petit Tonnerre daigne bien vouloir se mouiller les pattes pour aller s’y désaltérer, il faut également déménager les bacs à eau.

S’ils ne sont pas vides, bon courage pour cette étape.

Tu te rappelles du balais que l’on t’avait conseillé de prendre plus haut ? Eh bien c’est le moment de frotter le fond du bac, histoire qu’il soit nickel avant d’y remettre 1 Tonne d’eau. Donc là, on t’épargne l’image de toi à genou en train de récupérer un bac d’eau qui fait ta taille…

Une fois tout cela fait, go charger les bacs dans la remorque (plus communément appelé « van » pour les cavaliers : à quoi bon avoir une remorque puisqu’on a un van ?) et direction la nouvelle pâture. Tu les porteras ensuite et, même vide, il pèsent leur poids.

N’oublie pas gamelles, pierres à sel, pile électrique – les opportunistes ne sont jamais très loin du matériel oublié dans un pré.

Pour les râteliers en galva, on fait une petite prière pour toi. Il ne reste plus qu’à trouver un copain avec un tracteur pour le déplacer !

Finaliser et recommencer à respirer

Ça y est, tu touches au but ! Le reste, ce ne sont que des petits détails. L’eau propre coule et remplit les bacs, propres eux aussi. Les chevaux sont aux anges et explorent chaque centimètre de ce nouvel endroit avant de plonger le nez dans l’herbe fraîche.

Il ne reste plus qu’à surveiller un peu tout le monde, leur expliquer que le jus passe dans les fils, rajouter ton petit panneau avec tes coordonnées en cas de problème et tout semble ok !

Réhydratation et remerciements

Étape à ne pas négliger : inviter les amis qui ont aidé au processus à prendre un verre (d’eau, bien sûr, on n’oserait pas vous conseiller une bonne bière !)

Parce que les vrais amis se comptent dans ces moments-là !

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