Pourquoi un échauffement avant de monter à cheval ?
Dans notre sport – si beau sport, qu’on soit clairs – il n’est pas commun de débuter la séance par un échauffement à proprement parler. Pourtant, on vous l’accorde, passer l’étrille sur Petit Tonnerre qui sort du pré en hiver, c’est déjà presque en sport en soi, voire une discipline olympique. Mais ça, c’est confondre échauffement avec échauffement cardio-vasculaire, qui n’est qu’un volet de l’échauffement ! Allez, on vous explique les bases.
Être sympathique avec le système nerveux… sympathique.
On va la faire courte, il y a deux systèmes nerveux automatiques qui contrôlent notre corps : le système sympathique et le système pas cool – non, c’est une blague : le système sympathique et le système parasympathique.
En fonction des besoins, c’est l’un ou l’autre qui prend le « contrôle » de notre corps. Là, vous êtes tranquillement dans le canap’ en train de lire un article, c’est votre système parasympathique qui règne. Si un quelconque stress intervient, le sympathique s’interpose. Par stress, on entend modification de l’état ; si vous vous levez et que vous vous mettez à courir, c’est un stress.
Le système sympathique prépare donc le corps à surmonter un stress, une épreuve. Il accélère le coeur, augmente la vascularisation, aide à se concentrer. Le parasympathique, tout l’inverse : en détente.
Pourquoi on vous parle de ça ?
Par défaut, nous sommes plutôt dirigés par le système parasympathique. Lorsqu’on se met à faire un effort, on ne passe pas directement au système sympathique ; le corps commence par « lever le frein parasympathique ». C’est un des effets de l’échauffement : laisser le corps tranquillement passer d’un mode à l’autre pour être dans une disposition optimale pour l’effort.
Mettre de l’huile dans les rouages.
Savez-vous comment s’appelle « l’huile des humains » ? Le liquide qui fluidifie nos articulations est nommé le liquide synovial, il a la consistance d’un blanc d’oeuf. Il est secrété par la membrane synoviale et sa sécrétion est activée lors de la mobilisation de l’articulation, c’est à dire les mouvements.
Bouger avant un efforts, c’est mettre de l’huile dans les rouages et optimiser la mobilité des articulations pour la séance qui arrive.
Si on exagère : pas de liquide synoviale = frottement sur les cartilages directement = arthrose précoce…
Bien sûr, sans échauffement, le liquide se produit au cours de la séance mais il est plus judicieux d’activer sa sécrétion juste avant afin d’être au top dès le début de l’effort !
Prévenir nos muscles
Prévenir, ou plutôt activer. À l’état de repos, nos muscles sont en activité minimale et il ne nous viendrait pas à l’idée de leur demander d’un coup un effort intense, au risque de se blesser. À travers un échauffement, on active tranquillement chaque groupe musculaire en les contractant, les étirants – en bref, en les exposant aux contraintes qu’ils vont recevoir juste après pendant notre séance. Après ça, ils sont prêts et on a moins de risques de blessures à type de lésion myo-aponévrotique (de trou dans le muscle, en gros).
Se concentrer
Car sur ce volet aussi, les cavaliers ont une marge de progression !
Se concentrer sur sa séance, sur l’effort à venir, c’est déjà presque la moitié du travail. S’échauffer permet d’améliorer l’attention et la prise de conscience des mouvements et des sensations qu’envoie son corps. C’est un temps « pour soi » où l’on apprend à mieux se connaître et se comprendre. On peut aussi apprécier notre état de forme et adapter en conséquence l’intensité de la séance.
C’est aussi une sorte de routine qui permet de se concentrer instantanément sur la tâche à effectuer, avant une épreuve, par exemple.
Prévenir les blessures
Si on se connaît bien, on connaît ses forces mais également ses faiblesses : les zones qui sont le plus à risque de blessure chez nous.
L’échauffement peut-être un temps consacré à la prévention et au renforcement de ces zones, qui changent chez chacun. Il est interessant pour cette partie d’être accompagné par un professionnel de santé qui nous aidera à identifier nos besoins spécifiques en termes de prévention à l’aide d’un bilan.
Alors, vous êtes convaincus ?
Et concrètement ? Si vous n’avez pas de pathologie particulière, les mouvements type yoga sont des très bons moyens d’activer toutes les chaînes musculaires ; ce sont des séquences de contrôle avec des mouvements lents qui nécessitent de la concentration. Après plusieurs répétitions, on part sur des exercices qui feront davantage monter le cardio comme des montées de genoux ou de la corde à sauter. Et voilà, vous êtes prêts !
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