7 robes de chevaux remarquables
Cavaliers, cavalières, vous qui sillonnez les clubs, les terrains de concours, les chemins de randonnées, vous serez d’accord avec nous pour dire qu’une grande majorité de nos équidés sont bais, alezans, gris. Mais, il existe bien évidemment une multitude de robes possibles chez nos amis à 4 pattes toutes plus originales les unes que les autres. Embarquez avec nous pour un tour d’horizon de quelques robes remarquables !
Une petite remise à niveau s’impose …
Pour comprendre l’essentiel de cet article, nous te conseillons d’aller d’abord consulter cette page sur laquelle nous avons expliqué les bases : juste ici
1 – La robe Cremello
On commence avec une robe qui, mine de rien, se démocratise de plus en plus dans les studbook. Celle-ci est due à l’allèle crème noté Cr positionné sur le gène MATP. Cet allèle est semi-dominant et dilue les robes de base. Ainsi, un seul allèle Cr du gène dilue légèrement un alezan ou un bai. Deux allèles Cr du gène renforcent cette dilution. Pour les chevaux Cremello, ils possèdent donc une robe de base Alezane que l’on note (e//e), et possèdent deux allèles du gène Crème ce qui nous donne donc un génotype (Cr e//Cr e).
On mélange un peu et Tadaaaam : de beaux yeux bleus, une peau de bébé toute rose et une robe claire couleur crème.
2 – La robe Perlino
Pour la robe Perlino c’est le même principe que pour la robe Cremello citée plus haut. Ici, la base de notre cheval n’est pas alezane mais baie. Celle-ci est diluée deux fois comme pour la robe Cremello. Le génotype possède donc à minima (Cr//Cr). En revanche, comme la robe baie provient de deux gènes : le génotype complet d’un cheval Perlino peut varier d’un cheval à un autre. Par exemple : (A E Cr // A E Cr), (A E Cr // a e Cr), (A E Cr // A e Cr) ou (A E Cr // a E Cr).
Physiquement parlant: les yeux sont également bleus, la peau est rose, et robe et crins sont crèmes, beiges, avec des sous-tons légèrement plus foncés que le Cremello.
3 – La robe Champagne
Rangez vos bouteilles, nous prendrons l’apéritif plus tard. Le gène Champagne, dont les allèles sont notés Ch ou ch, va également diluer les robes via la présence de sa forme dominante en un ou deux exemplaires. Ainsi, les poils et les crins s’éclaircissent, les yeux sont clairs (verts, ambres, noisettes … ) et la peau est rose, souvent mouchetée.
En fonction de la robe de base, il y a plusieurs nuances de Champagne possibles : classique avec une base noire, or pour une base alezane, ou ambre si la base est bai. A ces nuances de Champagne peuvent s’ajouter d’autres gènes comme le Crème ou le Perle vu précédemment.
4 – La robe Noir Silver
Le gène Silver existe aussi sous deux versions et ses deux allèles sont notés Z et z. Il s’exprime par la présence de sa forme dominante en un ou deux exemplaires. Il agit uniquement si la robe de base est noire et a un effet éclaircissant sur celle-ci. Par ailleurs, au delà d’influencer la couleur des robes, il est également lié à plusieurs pathologies oculaires. Mais revenons à nos robes, que pouvons nous obtenir ? Il faut avant tout savoir que le gène Silver n’agit pas sur le pigment roux, ainsi, le phénotype d’un Alezan Silver dont le génotype sera (Ze//ze) ou (Ze//Ze) correspondra au phénotype d’un Alezan classique.
En revanche lorsqu’il est associé à une robe de base noire de génotype (E a Z // E a z), (E a Z // e a z) ou (E a Z // E a Z) ou (E a Z // e a Z), nous allons obtenir une magnifique couleur chocolat foncé et marron foncé. Les crins peuvent aussi être modifiés par ce gène et virer au blanc, à l’ivoire, à l’argenté et parfois même au chocolat.
5 – La robe Blue Roan
Le gène Roan existe comme pour les autres gènes sous forme dominante et récessive soit Rn et rn et agit par sa forme dominante. Celui-ci va influer sur la robe de base en y ajoutant des poils blancs mais en respectant la couleur des membres ainsi que de la tête. Bien que non évolutive en fonction de l’âge du cheval, une robe Roan va évoluer au cours des saisons en arborant une couleur plus blanche aux beaux jours et plus foncée en automne/hiver. Le gène Roan peut agir sur toutes les robes. Petite anecdote : si le cheval se blesse et qu’un petit bout de peau est enlevé le poil repoussera de la couleur initiale.
La robe Blue Roan ou Noir Roan est donc la combinaison du gène Roan sur une robe noire notée (E a Rn // E a rn), (E a Rn // e a rn) ou (E a Rn // E a Rn) ou (E a Rn // e a Rn). Cette association donne un cheval avec une tête et des membres noirs. Le corps est quand à lui un mélange de poils noirs et blancs.
6 – La robe bai-mushroom
Le gène responsable de cette robe possède deux allèles qui se nomment Mu ou mu. Cependant, le caractère ne s’exprimera seulement si l’individu possède les deux versions récessives du gène (mu // mu), on dit que l’individu est homozygote récessif. Ce caractère n’est apparu qu’assez récemment chez certains poneys. Il va agir sur des pigments bien précis : les pigments rouges de la robe Alezane. Les robes dérivées du gène Mushroom peuvent posséder plusieurs aspects tels qu’une robe beige claire (comme un jeune champignon d’où le petit nom de ce gène) ou pour d’autres une robe beige plus foncée (comme un vieux champignon). La robe Mushroom est évolutive : les poulains naissent clairs et deviennent foncés en vieillissant. Les yeux quant à eux sont souvent clairs. Un poney bai mushroom aura donc une teinte différente du bai et plus proche de l’isabelle.
7 – Les robes du complexe Léopard
Une robe tachetée dépend d’au moins deux gènes qui interagissent entre eux, c’est ce que l’on appelle le “complexe léopard”. Ces deux gènes s’expriment via leur forme dominante et se nomment Leopard et Pattern1 avec pour chacun les allèles LP / Lp et PATN / patn. Ils ont chacun un rôle bien précis : Pattern1 définit la proportion et la répartition du blanc. Leopard lui va amener la présence de poils blancs sans distinctions de formes. Plus simplement : Léopard va créer du poil blanc, et Pattern1 la forme des tâches. Le complexe léopard contient encore bon nombre de mystères, ainsi, ces informations peuvent encore évoluer. Une robe léopard “classique” va donc correspondre à un cheval ayant au moins un allèle LP et un PATN.
NB : Il est important de mettre les choses au clair : nous ne nous prétendons pas experts du sujet choisi aujourd’hui. La génétique est un thème très vaste qui mérite d’être longuement étudié pour n’en approcher ne serait-ce que la moitié. Cet article n’a pas vocation de règle absolue mais plutôt d’initiation à ce vaste sujet, pour le peu passionnant. Pour les plus connaisseurs, certaines informations seront probablement incomplètes ; nous vous invitons à nous le signaler en nous envoyant un message. C’est toujours un plaisir d’avoir des retours constructifs sur nos articles !
Cet article a été réalisé grâce à l’aide de deux autres rédactrices : Marie Oriol et Marion Poisson. Merci également à Caroline Sauvegrain et Xavier Peyrard pour leur aide.
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