Atome des Etisses, un cheval aux grandes qualités
Sous la selle de Laurent Goffinet depuis la fin de son année de 4 ans, Atome des Etisses ne cesse de progresser. Grand sensible au énormes moyens, cet entier selle français, propriété du Haras de Lacke, a notamment brillé lors du Grand Prix du CSI5* de Grimaud qu’il a remporté devant des duos aguerris.
C’est une belle histoire que celle d’Atome des Etisses. En effet, il est né le 8 avril 2010 chez Jean-François Batillat. Cet entier a un papier intéressant puisqu’il s’agit là d’un fils de Mylord Cartago et Eve des Etisses (Quidam de Revel) ancienne monture d’Hubert Bourdy. Le Haras de Lacke a acheté Atome à Jean-François Batillat alors qu’il n’avait que 6 mois. Le beau bai a débuté sa carrière sous la selle de Clio Choukroun, la cavalière du Haras. Soupçonnant son talent, il est ensuite parti au début de l’année de ses 5 ans chez Laurent Goffinet qu’il n’a pas quitté depuis. Formateur hors-pair de jeunes chevaux, il a su trouver les clés pour qu’Atome révèle son talent.
L’importance de prendre son temps
Les débuts avec Atome n’ont pas été si évidents. En effet, comme l’explique Laurent Goffinet « Atome est laxe. Jeune, il n’était pas sûr de lui, il n’avait pas confiance en ses moyens. C’est vraiment un cheval avec lequel il fallait prendre son temps ». À ses débuts, des dire de son cavalier, Atome redoutait la piste. Mais, le talent et l’attention de Laurent Goffinet et aussi la confiance des propriétaires dans la gestion du cheval ont permis de l’amener au plus haut niveau. « Le déclic s’est fait lorsque nous sommes allés faire un mois de tournée à Vilamoura l’année de ses 6 ans. Nous avons fait la même chose l’année de ses 7 ans. J’ai senti qu’il avait changé. Cette immersion totale en concours lui a vraiment fait du bien ». Le cavalier n’hésite pas non plus à prendre le cheval pour les remises des prix même lorsque ce n’est pas lui qui a concouru pour l’habituer à l’univers du concours.
Depuis, l’entier adore les concours et se transcende en piste. « C’est vraiment l’inverse qui s’est produit. Il est devenu feignant à la maison et au paddock mais génial sur la piste ! » Et, que la piste soit grande ou petite, en sable ou en herbe, peu importe, s’il est en forme rien ne le gêne. « Quand il est bien, je ne m’inquiète pas. Je n’ai qu’à bien le monter et regarder bien droit ».
« Il marche à la confiance »
Malgré tout, Atome des Etisses reste sensible à son environnement. « S’il sent que je ne suis pas avec lui à 100% il ne se donnera pas totalement. Comme moi, il marche à la confiance » raconte son cavalier.
Et, d’ailleurs, à Grimaud, le cavalier l’avait senti très en forme. « J’étais bien et je sentais qu’il avait envie. Il avait fait un bon premier tour et avant d’entrer en piste j’ai dit à ma groom que j’allais tout tenter plutôt que d’assurer le double-sans faute » raconte-t-il. Et, il a bien fait ! Car le duo remporte alors son premier Grand Prix 5*. Une victoire qui a d’autant plus de saveur que le cavalier n’a dans son piquet de chevaux qu’Atome capable de courir les grosses épreuves et que l’année 2022 n’a pas été très simple. Atome des Etisses, comme Flipper d’Elle à l’époque, joue ainsi le rôle de locomotive pour le reste de l’écurie. Un rôle important pour le cavalier qui veut toujours donner une chance à ses chevaux de devenir de grands chevaux. « Dès que je les monte, même à 4 ans, je les imagine sur les gros Grand Prix. Ensuite, l’avenir nous dit les moyens qu’ils ont. Et, il n’y a rien de tel qu’un cheval pour vous faire mentir. »
Une crème de cheval
Côté tempérament, Laurent Goffinet le qualifie comme « extrêmement gentil et intelligent. C’est une crème de cheval ». Il sait faire comprendre lorsque quelque chose ne va pas. « Par exemple, en 2022, en début de saison, nous n’étions jamais sans-faute. Il y avait quelque chose. Et, après plusieurs recherches vétérinaires nous avons découvert qu’il avait la douve. Dès qu’il a été soigné, il est reparti au mieux de sa forme. Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Il n’a jamais eu de grosses blessures mais sans doute parce qu’il sait nous le dire à temps ». Et, Laurent Goffinet prend bien soin de ses protégés, quels que soit le niveau auquel ils courent. « J’accorde une grande importance au suivi vétérinaire, ostéopathe, dentiste… ». Un suivi qui permet de conserver les chevaux en pleine forme. D’ailleurs, le vétérinaire disait au cavalier au sujet de l’entier : « Atome est comme le bon vin, plus il vieillit, mieux il est ! ». Et ce, tant physiquement qu’en termes de qualité.
Une routine nécessaire
Si Atome est un entier très gentil, il a toutefois son tempérament. « Il a besoin de son confort et de ses rituels ». Ainsi par exemple dans les deux heures qui précèdent ses épreuves, il a besoin d’être seul avec sa groom. « Si je viens au box, il s’énerve et de même pour les propriétaires. Alors on les laisse tranquille tous les deux. Ainsi, il se met dans sa bulle ». Et, Atome aime être toujours à la même place dans le camion, il va râler s’il n’est pas le premier que Laurent Goffinet ou sa groom vont voir quand ils entrent dans l’écurie ou encore s’ils bougent la boite de bonbons sans lui en donner un immédiatement ! Et, là, il a fait comprendre à son cavalier qu’il était temps de reprendre vraiment le travail et de repartir en concours. « C’est un peu un sale gosse » s’amuse le cavalier qui se demande tout de même si ce n’est pas lui qui rend les chevaux comme ça.
Quel avenir pour Atome des Etisses ?
Pour la saison prochaine, le programme n’est pas encore bien défini. « Nous allons aller à Vilamoura pendant cinq semaines, après on verra, certainement à Grimaud. C’est un concours qui présente de nombreux avantages. Notamment le fait qu’il n’y ait pas besoin de se qualifier pour le Grand Prix. Quand vous n’avez qu’un cheval pour les grosses épreuves ça permet de l’économiser. Ensuite, parmi les concours, j’aimerais faire la Baule, c’est un concours que j’aime beaucoup ». Atome avait d’ailleurs pris la 2e place du Grand Prix en 2021. Quant aux Championnats d’Europe, le cavalier les a dans un coin de sa tête. « Mais malheureusement, nous avons joué de malchance à chaque fois que nous avons été sélectionnés pour les Coupes des Nations. Je ne sais donc pas si nous avons toujours nos chances d’intégrer l’équipe. Pourtant, c’est pour moi un véritable cheval de championnat. On verra donc ce que le staff fédéral décidera ».
Une chose est sûre, le cavalier a beaucoup de considération pour son cheval de tête et se donnera les moyens d’aller faire de beaux concours avec lui. « Il a des défauts c’est certain, mais j’en veux bien des comme ça tous les jours à monter ! » conclut-il.
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