Gravure de la Mouline, la bien nommée

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Si vous suivez le concours complet, ce nom ne vous est sûrement pas inconnu : Gravure de la Mouline. Cette jument a brillé lors des derniers Championnats du Monde des sept ans au Lion d’Angers, associée au cavalier olympique Astier Nicolas. Portrait de cette jument idéale.

L’histoire de Gravure de la Mouline débute sur le site de Vernoil où est établie Dany Doumergue. Amoureuse du complet, l’éleveuse a transformé le site pour accueillir la discipline et diversifié l‘élevage de Connemaras qu’elle avait, avec des chevaux. C’est ainsi que les premiers chevaux « de la Mouline » sont nés dont notamment Elite de la Mouline, SF, par Eldorado de Hus et Samba du Lattay par Joeris sacré vice-champion de France des 6 ans avec Jonathan Cisternas en 2020. Puis, Gravure, née en 2016, une demi soeur d’Elite. Il s’agit en effet d’une fille d‘Eldorado de Hus et de Quandy de Hus Z par Que Gapo.

Gravure de la Mouline et Astier Nicolas lors de la reprise de dressage du Mondial des 7 ans. © Flickr FEI/PSV Photo

« Je ne lui vois aucun défaut »

La belle baie est repérée à l’âge de trois ans par Astier Nicolas. « Elle avait de superbes allures. Un très bon pas, du rebond dans le trot et un excellent galop » se remémore-t-il. Il investit donc dans cette jument dans laquelle il croit beaucoup. « Bien sûr avec les chevaux, on est jamais sûr de rien, mais tout laissait à penser qu’elle avait tout le potentiel pour la discipline« . La jument est donc dotée d’une bonne locomotion, d’un bon coup de saut et de la franchise et de l’énergie pour le cross.

Que rêver de mieux ? « Honnêtement, je ne lui vois aucun défaut » indique son cavalier. « Elle est facile, gentille. Elle n’a pas un tempérament de jument, elle est plus comme un hongre. » raconte son cavalier de toujours. « Elle est très gourmande, ne se laisse pas perturber en concours, non vraiment, je n’ai rien à lui reprocher. » lorsque l’on insiste un peu.

Et, pour l’entrainement, rien de particulier non plus. La jument répète ses gammes. « Elle n’a pas besoin d’un entrainement spécifique. On travaille un peu tout, notamment la condition physique notamment qui est indispensable dans ce type d’épreuve, les assouplissements… Mais elle n’a pas de programme particulier« . Gravure a une routine assez classique entre travail et sorties au paddock. « Et, si le temps est catastrophique et qu’elle ne peut pas aller au paddock, cela ne la perturbe pas non plus. » Bref, vous l’aurez compris, le genre de cheval dont tout le monde rêve dans ses écuries.

Gravure de la Mouline, la très bonne élève

Et, Gravure de la Mouline ne l’a pas déçu. Elle fait preuve d’une très grande régularité depuis ses débuts. Elle est sacrée vice championne du critérium des 4 ans. Astier disait alors à son sujet : « C’est une jument pleine d’avenir ! ».

Puis, elle termine à la 5e place du championnat de France des 5 ans. Son année de 6 ans reflète également bien son talent avec pas moins de trois victoires : deux fois à Jardy et une fois à Saumur. Et, bon sang ne saurait mentir, la voilà à nouveau au terme d’une saison brillante dans cette dernière année de jeunes chevaux.

En effet, pour cette année des sept ans, Gravure a enchainé les performances. Elle termine deuxième du CCI* de Saumur au mois d’avril. En mai, elle remporte le CCI2*L de Chaumont en Vexin, avant de gagner le circuit top 7 du CCI3* du Haras de Jardy. Elle termine médaillée de bronze lors des championnats de France de concours complet de Pompadour avant de s’emparer à nouveau de la médaille de bronze aux Mondiaux du Lion d’Angers derrière Thomas Carlile et sa fabuleuse Golden de Béliard et Lara de Liederkerke associée à Kiarado d’Arville.

Une superbe médaille de bronze

Tout le monde s’accorde à dire que les championnats du monde des 6 et 7 ans au Lion d’Angers sont révélateurs des chevaux de haut niveau de demain. « C’est un tremplin vers le haut niveau. Tous les chevaux de haut niveau ne passent pas forcément par le Mondial. Mais on retrouve très souvent ceux qui y performent dans les plus grandes épreuves ensuite« . Gravure a réussi cette étape avec succès. Après le dressage, Astier Nicolas était satisfait de la performance. « La jument a bien travaillé, il n’y a pas d’erreur même si on peut toujours faire mieux, la preuve il y en a devant » indiquait-il alors au micro de Guillaume Grégoire sur la Chaine du Complet après sa reprise. À la fin du dressage, le binôme pointait à la 6e place avec un total de 28,7 points.

Gravure de la Mouline
Gravure de la Mouline a réussi avec brio le cross des 7 ans, rentrant sans pénalité. ©Flickr FEI / PSV Photo

Le cross de cette finale des 7 ans est particulièrement éprouvant. Il s’agit là d’un vrai test comme peu de jeunes chevaux connaissent encore réellement. « La jument a déroulé un super parcours. Elle était un peu fatiguée à la fin mais elle a continué de se battre à fond comme une très bonne jument » réagissait Astier à l’issu du parcours qui n’osait encore pas trop espérer un podium même si cela lui semblait envisageable. En effet, à l’issu de ce test, il pointait alors à la 4e place. Tout était possible. « Dans ce sport, c’est step by step. Il reste encore la récup, la visite vétérinaire. Mais c’est une bonne sauteuse !« 

Et, la jument a bien récupéré. Elle a passé la visite vétérinaire sans encombre et bien sauté sur ce dernier test où elle boucle le parcours sans faute qui lui permet de monter sur la troisième marche du podium.

Et demain ?

Après cette belle saison, Gravure profite d’une trève hivernale bien méritée. « Pour la saison prochaine, elle va redoubler. L’année des 8 ans est la première hors classe d’âge. Il est mportant de prendre le temps et de répéter les gammes pour préserver les chevaux« . Une saison assez similaire attend donc la jument avec Astier à moins qu’elle ne soit vendue car sa commercialisation n’est pas exclue.

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