Ma première fois à Badminton – La parole à… Arthur Duffort
Après deux éditions annulées, le mythique concours de Badminton a accueilli, en mai, sa version 2022.
Pourquoi mythique ? La première compétition du Badminton Horse Trials a été organisée en 1949 par le 10ème Duc de Beaufort. Depuis, les années se suivent et Badminton est parmi les six concours par an à être labellisé CCI5* (avec Burghley, Adelaide, Kentucky, Luhmhulen et Pau).
Nicolas Touzaint est d’ailleurs le seul cavalier français à s’être imposé : c’était en 2008, avec Hildalgo de l’île.
En bref, Badminton c’est un peu Roland Garros pour le Tennis, ou le 24h du Mans pour l’automobile. C’est une institution vielle de décennies, qui berce les générations et inspire tous les cavaliers de concours complet qui aspirent à faire du haut niveau. L’invité du jour ne fait pas exception : « Je réalise que j’ai accompli un de mes rêves, celui que j’avais quand je montais aux écuries du clos à Nantes le centre équestre qui m’a initié au complet…«
Et un jour, il y a « mon premier Badminton »
Arthur Duffort, cavalier français expatrié en Grande-Bretagne, a participé pour la première fois cette année à la célèbre compétition avec Toronto d’Aurois. Il a accepté de revenir sur cette expérience avec nous.
Le lieu, le contexte, l’ambiance
Bien qu’Arthur ait déjà eu l’occasion de fouler les terres du Badminton House Garden de 2006 à 2010, pour groomer un certain Andrew Nicholson, il avoue : « Ça reste un endroit impressionnant. (…) On a le sentiment que le temps s’est arrêté au début du siècle dernier. Les écuries sont collées au château, les boxes sont étroits et le sol est pavé. À deux pas des écuries, les chiens de chasse à courre sont gardés dans le chenil !«
Dès la première épreuve, celle de la première inspection vétérinaire, l’ambiance est définie. Un nombre impressionnant de spectateurs font le déplacement et les chevaux, autant que leur cavalier, sont sur leur trente-et-un.
Le cross de 2022 a tenu ses promesses
Car si Badminton est aussi reconnu dans le monde et qualifié du concours le plus difficile, c’est en grande partie du fait de son épreuve de cross. « C’était mon cinquième CCI5*… et j’ai tout de même été étonné, comme à chaque fois, de la grosseur et de la répétition des effort. (…) À ce niveau, une erreur coûte cher. Malgré la confiance que j’avais en mon cheval et sa capacité à relever le défi, on ne peut pas nier une certaine appréhension qui fait rage la matinée avant de prendre le départ. »
Un appréhension pour être alerte, conscient du danger. Mais Arthur Duffort et Toronto d’Aurois avaient cet évènement en ligne de mire depuis un moment : le couple devait y prendre part en 2020? avant l’annulation. Et la préparation du couple pour l’échéance a été sérieuse, une sorte de rituel qu’Arthur applique avant de concourir en 5* : « une Intermediate (équivalent au niveau Pro 2) puis une Advance (équivalent au niveau Pro 1-Elite) et enfin une autre Intermediate le weekend juste avant, si possible » ; Advance qu’il a notamment remporté à Thoresby Park.
Toronto est plutôt à l’aise sur le cross, j’avais donc à coeur de faire bonne figure dans ce test.
Arthur Duffort
Un souvenir inoubliable
Et notamment le souvenir de ce moment précis : « une sensation étrange lorsque l’on entre dans la boite de départ. C’est comme si tout s’évaporait, recommençait à zéro. Le trac, la pression, le stress : tout disparait, il ne reste plus que la concentration. » Et pendant les dix minutes qui suivent, les obstacles s’enchaînent. « Malgré toute l’attention qu’on porte à l’épreuve, il est extrêmement agréable de galoper dans le parc. L’ambiance est extraordinaire car nous sommes encouragés tout le long du parcours par un vrai public de connaisseurs.«
Et pour cause : 200 000 personnes avaient fait le déplacement – un record.
Mon cheval a été merveilleux, on sent qu’il est dans sont élément.
Arthur Duffort
C’est bien sûr un moment inoubliable pour le cavalier, mais pas seulement ! « J’étais accompagné de ma femme, des propriétaires de Toronto et quelques amis. Lorsque je suis revenu je me suis rendu compte que Toronto et moi avions fait vivre des émotions uniques à tout ce petit monde. C’est un sentiment marquant car il me semble que la performance est plus savoureuse quand on peut la partager avec les gens qui comptent, autour de soi. »
Et après ?
Évidemment, de tels concours sont très éprouvants pour les chevaux. Nombreux sont d’ailleurs ceux qui ne le terminent pas. Arthur souligne d’ailleurs : « Quand on finit Badminton , la première chose à laquelle on pense est la santé de son cheval.«
« Mais j’ai la chance d’avoir une groom de très grande qualité (Leonore Gignoux) qui connaît très bien son travail et qui est toujours au petit soins pour mes chevaux ! »
Toronto d’Aurois est donc en parfaite santé et son cavalier le laisse prendre des petites vacances, avec déjà la prochaine échéance en tête : « normalement, nous verrons Toronto à Burghley début septembre !«
« La seule chose qui a changé pour moi, c’est que j’ai extrêmement envie d’y retourner ! »
Arthur Duffort
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